Expérience invivo

Contenu

  • Protection des animaux
  • Expériences sur animaux et dignité de la créature
  • Expériences sur animaux et leur légitimation
  • Expériences sur animaux et les 3R
  • Expériences sur animaux – Expériences sur êtres humains
  • Expériences sur animaux et progrès de la médecine
  • Les expériences sur animaux permettent aussi des progrès en médecine vétérinaire
  • Expériences sur animaux et recherche fondamentale
  • Expériences sur primates
  • Expériences sur animaux pour les produits cosmétiques
  • Expériences sur animaux et méthodes modernes de recherche
  • La Suisse de la recherche et de l’économie
  • Nombres d'animaux 1983 – 2011
  • Nombre d'animaux selon les espèces animales et le degré de gravité
  • Statistiques sur les expériences sur animaux 2011
  • Nombre d'animaux selon les esèces animales et le domaine d'utilisation

 

Protection des animaux

Avec ses bases légales (loi suisse sur la protection animale, ordonnance) la Suisse dispose d’une législation des plus stricte au monde. Cela s’applique aussi à l’octroi et au contrôle des expériences animales. De plus, les expériences animales ne peuvent être effectuées que par des personnes ayant reçu une formation spéciale. Une interdiction des expériences animales en Suisse pourrait donc avoir pour conséquence un transfert à l’étranger de celles sous financement privé, tandis que celles sous financement public, et donc celles dans les écoles supérieures, se verraient suspendues, ce qui serait extrêmement préjudiciable pour les écoles supérieures. En effet, cela résulterait en un désavantage par rapport à la concurrence et en une perte de know-how. La recherche concernée serait cependant poursuivie – et de fait dans des universités à l’étranger.

Une interdiction n’empêcherait aucunement les expériences animales. Il n’y aurait simplement plus d’expériences animales en Suisse, mais là où les lois sont moins rigoureuses. Cela veut dire que les expériences animales se déplaceraient vers des endroits où l’infrastructure pour leur conduite, et en particulier le traitement des animaux, sont essentiellement bien pires qu’en Suisse – aux dépends des animaux dans les deux cas.

La double moralité qui se dégage de ce dilemme consiste en ce qu’il y aurait ainsi une Suisse effectivement sans aucune expérience animale, et de ce fait censément moralement plus pure, mais que toute personne atteinte d’une maladie grave souhaiterait recevoir les traitements les plus à jour – à noter qu’ils seraient basés sur des expériences animales et développés à l’étranger.

 

Expériences sur animaux et dignité de la créature

Depuis 1992, l’expression «dignité de la créature» a pris place dans les principes du droit suisse. L’Académie suisse des sciences médicales et naturelles l’a décrite implicitement en 1983 lorsqu’il a été fait mention des propriétés, besoins et modes de comportement spécifiques à chaque espèce animale. Par conséquent, la dignité d’une créature est pour elle différente de la dignité humaine. La plupart des gens sont de loin convaincus qu’il faut donc s’abstenir de soumettre les êtres humains à certaines choses, tout simplement parce que ce sont des êtres humains.

 

Expériences sur animaux et leur légitimation

Nous partons du fait que nous devons respecter les besoins des animaux afin d’éviter leur souffrance. Il en découle un devoir éthique vis à vis de notre attitude envers tous les animaux capables de ressentir des sensations. Cette obligation grandit naturellement en fonction de la capacité à souffrir des animaux et dépend par conséquent de la sorte d’expérience et de la sorte d’animal dont il s’agit à chaque fois.

Lorsqu’une expérience animale est susceptible de générer de la douleur, elle doit être légitimée par les bienfaits qu’elle procure en contrepartie. En gardant à l’esprit le but de la recherche, il faut se demander si le but de l’expérience se justifie éthiquement et comment contrebalancer, les uns par rapport aux autres, les intérêts / bienfaits pour les hommes et les animaux.
Pour toute demande d’expérience animale, il doit en résulter un équilibre très précis entre l’utilité de l’expérience et ce que les animaux doivent subir.

La mise en circulation de nouveaux médicaments implique une obligation éthique à les tester d’abord sur les animaux afin d’assurer une certaine sécurité aux tests sur les humains.

 

Expériences sur animaux et les 3R (replace, reduce, refine)

De gros efforts sont entrepris pour développer de nouvelles méthodes qui rendent superflu le recours aux animaux de laboratoire (replace; par exemple expériences sur cultures cellulaires, simulations sur ordinateur, tests en éprouvettes, etc.), restreignent le nombre d’expériences animales (reduce; par une meilleure planification des expériences, une meilleure évaluation statistique, de meilleures techniques) ou bien réduisent la souffrance des animaux de laboratoire (refine; par exemple avec des IRM, des procédés télémétriques, la suppression de la douleur, etc.). Pour chaque demande d’expérience animale, il convient de prouver que le principe des 3R est mis en œuvre. Comme la recherche est soumise à de plus en plus de contraintes économiques, et que le traitement des animaux ainsi que les expériences animales sont extrêmement chers, les chercheurs ont tout intérêt à respecter les règles des 3R. Ce que les chercheurs veulent, c’est l’acquisition de connaissances, et ils se disent : «Si on y arrive sans expériences animales, alors tant mieux!»

 

Expériences sur animaux – Expériences sur êtres humains

L’introduction de nouveaux médicaments, mais également d’autres nouvelles substances d’usage quotidien, entraînerait un risque accru sans expériences animales. Les expériences animales permettent de mieux évaluer le risque pour l’usage sur des patients. De telles expériences doivent, au moins partiellement, être conduites sur des espèces animales qui se rapprochent de l’homme physiologiquement et/ou anatomiquement – par exemple les singes ou les porcs.

Dans presque tous les pays du monde, les administrations responsables exigent que les effets directs et secondaires des nouvelles substances soient d’abord mis en évidence lors d’expériences animales avant d’être administrées à des êtres humains. Si les expériences animales étaient proscrites, les nouveaux médicaments, substances et méthodes chirurgicales devraient être testés directement sur l’homme. Cela va cependant à l’encontre des règles éthiques fondamentales et universelles de la médecine humaine et n’est pas justifiable.

En ce qui concerne les tests de médicaments, il s’agit en premier lieu d’obtenir des informations utiles sur le comportement et l’effet produit par une substance médicamenteuse potentielle (mais aussi d’autres matières) dans le cadre d’un système biologique in vivo. Les données collectées d’abord sur différentes espèces animales permettent une certaine extrapolation sur l’homme – mais l’on n’a jamais une sécurité complète sur l’effet produit sur l’homme.

Les recherches in vitro ne peuvent révéler que des aspects partiels de l’effet des médicaments. Il est cependant indispensable à la médecine de tester un médicament ou un traitement particulier sur un organisme entier et infiniment plus complexe. Seule demeurerait l’alternative d’administrer un médicament directement à l’homme, ce qui serait absolument indéfendable d’un point de vue éthique.

 

Expériences sur animaux et progrès de la médecine

Le combat contre bien des maladies auparavant mortelles et leur guérison nous paraissent aujourd’hui évidents. Ce n’est cependant que grâce aux expériences animales qu’ont pu être développés antibiotiques, vaccins contre des maladies comme la paralysie infantile (polio) et insuline pour les personnes souffrant de diabète. Environ 80 pour cent des enfants atteints de leucémie peuvent aujourd’hui être guéris. Les thérapies développées contre ces maladies pernicieuses ont été mises à notre disposition grâce entre autres aux expériences animales. Il est impossible d’imaginer quelle serait notre situation actuelle pour le traitement des maladies cardiaques, pour les cancers de toutes sortes, le SIDA mais aussi la chirurgie, sans les expériences animales. Des millions de patientes et de patients bénéficient quotidiennement de cette recherche.

L’importance que revêtent les expériences animales pour le progrès médical est visible dans l’attribution des prix Nobel de physiologie et médecine. Depuis 1900, le prix Nobel de physiologie et médecine fut décerné environ 70 fois à des pionniers en matière de recherche qui ont dû leurs constatations hors des sentiers battus en grande partie aux expériences animales. La liste va de la découverte de l’insuline et de la pénicilline jusqu’au traitement actuel du SIDA et à ce que nous savons du fontionnement du système immunitaire ou bien du cerveau.

 

Les expériences sur animaux permettent aussi des progrès en médecine vétérinaire

Les animaux de compagnie, utilitaires ou sauvages bénéficient aussi des expériences animales, des résultats et produits ainsi obtenus : antibiotiques, vaccins, produits anesthétiques et analgésiques n’en sont que quelques exemples. La paralysie infantile (polio) a pu être pratiquement éradiquée grâce à un vaccin obtenu au départ au moyen de cellules de singe. Le même vaccin aujourd’hui protège de cette maladie des chimpanzés dans leur habitat naturel. De plus, on développe des vaccins et des médicaments également ou exclusivement pour le bien des animaux, comme par exemple des vaccins contre la rage ou la maladie de Carré. Ils n’ont pu être développés que grâce aux expériences animales.

 

Expériences sur animaux et recherche fondamentale

Environ 30% de tous les animaux de laboratoire vont à la recherche fondamentale. Beaucoup de processus, la fonction de différentes structures et l’extrême complexité de l’ensemble échappent encore à notre compréhension. Certains processus particuliers qui interviennent dans un organisme vivant peuvent être de fait étudiés isolément. Mais ce n’est que sur un animal vivant que l’on peut étudier les interactions spécifiques entre organes particuliers, cellules et éléments constitutifs des cellules. La comparaison des examens entre plusieurs espèces animales conduit souvent à des connaissances tout à fait nouvelles. La recherche fondamentale dépend donc également des expériences animales. On oublie souvent que la recherche fondamentale est à la base de la recherche médicale appliquée de demain. D’un autre côté, de la recherche appliquée naissent également de nouvelles questions qui relèvent de la recherche fondamentale. En d’autres termes : recherche fondamentale et recherche appliquée sont interdépendantes et conduisent au progrès de la médecine pratique.

 

Expériences sur primates

En Suisse, les expériences sur primates sont peu nombreuses (2007 : 335 sur un total de 726 392 expériences animales; 4 d’entre elles avec un degré de gravité 3, 42 avec un degré de gravité 2, 157 avec un degré de gravité 1 et 132 avec un degré de gravité 0). Elles sont soumises à des contrôles stricts et à des contraintes très sévères quant au traitement des animaux. Les expériences sur primates sont par conséquent très chères. La plupart des expériences sur primates menées en Suisse procèdent de tests prescrits légalement pour les procédures de mise en circulation de nouveaux médicaments. Dans les universités, la plupart des expériences sont des études sur le comportement des primates qui ne provoquent aucune souffrance (degré de gravité 0).

Flyer - Primaten in der Forschung - Fakten anstelle von Polemik

 

 

Expériences sur animaux pour les produits cosmétiques

Depuis 1995, plus aucune expérience animale n’est mise en œuvre pour les composés cosmétiques et les produits d’entretien.

 

Expériences sur animaux et méthodes modernes de recherche

Les expériences sur animaux sont une part importante de la recherche moderne, et ne seraient sinon pas permises (non seulement par les commissions cantonales mais également par le FNS, l‘UE, etc). Ainsi la recherche sur des souris transgéniques (par ex. les souris knock-out), a fourni des réponses à des questions auxquelles des générations précédentes de chercheurs n’avaient pu répondre. Cela s’est manifesté dans les prix Nobel de physiologie ou médecine décernés en 2007 pour des techniques transgéniques sur les souris. Il en découle donc que l’opinion selon laquelle les expériences animales représentent des méthodes de recherche dépassées est totalement trompeuse.

 

La Suisse de la recherche et de l’économie

Une interdiction des expériences animales infligerait un dommage énorme au monde de la recherche en Suisse, compte tenu du développement poussé de ses industries chimique, pharmaceutique et alimentaire. Leurs services de recherche et de développement subiraient des pertes dans leur capacité à résister à la compétition internationale. La conséquence s’en ferait sans aucun doute ressentir sur le chiffre d’affaire et également sur les effectifs de ces industries.

Il est bien connu que recherche et innovation sont des facteurs décisifs pour le succès futur de l’économie d’un peuple. Pour la Suisse pauvre en matières premières, cette vérité revêt un poids particulier. Avec une interdiction des expériences animales, la Suisse mettrait en jeu sa bonne position de départ dans un contexte mondial de compétition serrée dans les domaines de la science et de la recherche.

Les universités et les écoles supérieures seraient particulièrement touchées par une interdiction des expériences animales. Elles seraient pénalisées dans le combat contre la concurrence internationale et y perdraient leurs forces vives, la relève de leurs chercheurs, mais aussi leurs étudiants nationaux motivés, au profit d’instituts étrangers.

 

Nombre d'animaux selon les espèces animales et le degré de gravité

Degré de gravité 0 : sans contrainte.
Expériences qui n’occasionnent aux animaux aucune contrainte (ne sont provoqués aucune douleur, aucun mal ou dommage, ni grande anxiété) et ne perturbent pas notablement leur état général. Par exemple : recherche sur le comportement, prise de sang à but diagnostique; injection sous-cutanée d’un médicament.

Degré de gravité 1 : contrainte légère.
Interventions et manipulations sur des animaux dans un but expérimental qui occasionnent une contrainte légère et de courte durée (douleurs ou dommages). Par exemple : injection d’un médicament avec contention; castration de mâles sous narcose.

Degré de gravité 2 : contrainte moyenne.
Interventions et manipulations sur des animaux dans un but expérimental qui occasionnent une contrainte légère et de courte durée (douleurs ou dommages). Par exemple : injection d’un médicament avec contention; castration de mâles sous narcose.

Degré de gravité 3 : contrainte sévère.
Interventions et manipulations sur des animaux dans un but expérimental qui occasionnent aux animaux une contrainte sévère à très sévère ou une contrainte moyenne de durée moyenne à longue (grandes douleurs, douleurs persistantes ou dommages importants, anxiété importante et persistante ou trouble important et persistant de l’état général). Par exemple : maladies infectieuses et cancéreuses conduisant à la mort, sans euthanasie préalable.

 

 

Quelle: http://tv-statistik.ch/de/statistik/index.php